Charlotte et Laura Tremble (ANS Les Aquarines) à Tokyo
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Quel bilan tirez-vous de votre première sélection olympique ?
Charlotte: On est super fières et contentes de ce que nous avons produit. Autant de notre performance que de la 8e place parce que ce n’était pas joué d’avance. Le niveau des duos était vraiment très élevé cette année. On a réussi à devancer les Espagnoles, que l’on n’avait pas battues depuis très longtemps.
Laura: Le challenge était d’autant plus grand pour nous que nous nous sommes également entraînées toute l’année avec le ballet d’équipe dans l’espoir de le qualifier. On était face à des adversaires qui, elles, n’avaient travaillé que le duo.
Est-ce un avantage d’être jumelles dans votre discipline ?
Laura: On a la même morphologie, les mêmes qualités physiques, la même façon de nager… Autant d’éléments qui aident lorsqu’il s’agit d’être synchronisées dans l’eau. Tout ça crée une osmose assez naturelle, que d’autres paires n’auront pas spontanément.
Charlotte: Oui, c’est finalement assez fréquent dans notre sport. C’est notamment le cas de nos adversaires autrichiennes ou hollandaises. D’ailleurs, on aime bien échanger et partager des choses avec elles, entre jumelles!
Que retenez-vous, sportivement et humainement, d’une telle expérience ?
Charlotte: Humainement, beaucoup! Faire partie de la famille olympique, c’est un sentiment très fort. Sportivement, on s’est présentées dans l’idée de disputer une compétition comme une autre, mais il est très facile d’être submergé par l’enjeu et de perdre ses moyens…
Laura: Après deux années d’entraînement intense, c’est une grande fierté d’être allées au bout et d’avoir nagé à notre meilleur niveau. On vivait tellement un rêve qu’on réalise encore mal aujourd’hui qu’on est olympiennes!
L’absence de public a-t-elle eu un impact sur vous et vos performances ?
Laura: En synchro, moins que pour d’autres sports, je pense. Avec la musique, on entend moins les encouragements qui viennent des tribunes qu’en athlé, par exemple. En fait, ce qui nous a vraiment touchées, c’est que notre famille, nos parents, ne puissent pas venir. Ce sont des moments qu’on espérait vivre ensemble, mais c’est comme ça. On savait qu’ils étaient derrière nous. On s’est recentrées sur nos performances, on a tout donné, et on a partagé nos émotions au retour en France.
Charlotte: C’est d’autant plus vrai qu’en apprenant notre sélection en duo, on pensait avoir toutes les chances de se qualifier aux Jeux, les quotas étant plus accessibles que pour le ballet d’équipe. Du coup, on s’était immédiatement projetées à Tokyo, entourées de notre famille. C’était donc très frustrant, pour nous tous, de ne pas pouvoir vivre ça ensemble, mais il a fallu l’accepter.
Que vous inspire la perspective de Paris 2024 ?
Charlotte: Beaucoup de choses! Paris 2024, ça va être ouf! On sera chez nous, les sites qui accueilleront les épreuves sont magnifiques. Notre famille sera là, mais aussi nos amis qui nous soutiennent depuis des années. Déjà à Tokyo, on a reçu énormément de soutien, alors je n’imagine même pas à Paris!
Laura: J’espère aussi qu’on sera définitivement libéré de la Covid pour vivre à 100 % des Jeux comme on en a l’habitude. Et peut-être participer à la cérémonie d’ouverture ou de clôture, car on n’a pas pu les vivre cette année… Bref, ça fait d’autant plus rêver qu’on y a déjà goûté. Mais malgré tout, on a vécu des Jeux incroyables à Tokyo !