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Focus sur les épreuves d’aviron et de canoë-kayak

Le site nautique olympique à Vaires-sur-Marne accueillera les épreuves olympiques et paralympiques d’aviron et de canoë-kayak, pour les Jeux Paris 2024. Petit tour d’horizon de ce qui vous attend en juillet et septembre.

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Discipline de glisse et de vitesse alliant puissance et technique, l’aviron se pratique seul ou en équipage. Particulièrement effilée, l'embarcation est propulsée vers l'arrière à la force des avirons - les rames ou « pelles » - fixées sur des portants - les dames de nage - en débord du bateau. Ainsi installés dos à la marche sur un siège coulissant, les rameurs sont donc les seuls compétiteurs à franchir la ligne d’arrivée de dos.

Organisées en rivière ou sur plan d'eau plate, les épreuves olympiques se disputent en ligne sur une distance de 2 000 mètres en embarcation individuelle - le skiff - ou en équipage de 2, 4 ou 8. Dans la très spectaculaire épreuve reine du huit, un barreur, assis à l'arrière, donne le rythme et dirige l’embarcation à l'aide d’un petit gouvernail relié par un câble.

On distingue 2 disciplines : l’aviron de couple (les rameurs disposent de 2 avirons en mains), et l’aviron de pointe (ils n'en utilisent qu'un). Il existe également une épreuve de 2 de couple réservée aux poids légers (moins de 70 kg de moyenne pour les hommes, moins de 57 kg pour les femmes).

Un peu d'Histoire...

L’aviron est inscrit au programme olympique depuis la 1ère édition des Jeux modernes, à Athènes, en 1896. Discipline réservée aux hommes, il faudra attendre 1976 et les Jeux de Montréal pour qu'elle s'ouvre enfin aux femmes.

Deux athlètes ont marqué l'histoire de ce sport : l'Anglais Steve Redgrave, considéré comme le plus grand rameur de l’Histoire, qui a remporté 5 médailles d’or lors de 5 éditions des Jeux (de 1984 à 2000), et la Romaine Elisabeta Oleniuc-Lipă, qui l'a imité avec ses 5 titres olympiques, 2 médailles d’argent et 1 de bronze en 6 participations (de 1984 à 2004).

Aux Jeux de Paris 2024 :

Les 14 épreuves d’aviron, identiques pour les femmes et les hommes, se dérouleront du 27 juillet au 3 août sur le stade nautique à Vaires-sur-Marne. Des remises de médailles sont prévues dans les sessions du 31 juillet, 1er, 2 et 3 août.

Le canoë et le kayak sont des embarcations d'apparence très proches, mais qui se distinguent par leur pratique. Dans un canoë, le pagayeur, appelé céiste, est installé à genoux et utilise une pagaie simple pour propulser son bateau, alors que le kayakiste est assis et dispose d'une pagaie double. De plus, le canoë-kayak comporte 2 disciplines très différentes : le sprint ou épreuve en ligne qui a lieu sur un plan d'eau plate, et le slalom qui se dispute en rivière d'eau vive.

Les épreuves de sprint se déroulent sur des distances de 200, 500 ou 1000 mètres, en individuel, en double ou à 4 (kayak). Les épreuves de slalom ont lieu sur une rivière de 300 mètres. 

Un brin d'histoire...

Le canoë-kayak sprint est entré au programme olympique aux Jeux de Berlin, en 1936, après avoir été sport de démonstration lors des Jeux de Paris en 1924. Les femmes ont participé pour la 1ère fois à Londres en 1948, en kayak uniquement, puis en canoë à Tokyo 2020.

Le canoë-kayak slalom a fait une apparition aux Jeux de Paris 1924 pour les hommes et de 1928 pour les femmes (kayak), puis de Munich en 1972, avant d'être définitivement intégré au programme olympique lors des Jeux de 1992, à Barcelone (en 2020 pour les femmes en canoë).

Tony Estanguet, président du COJOP Paris 2024, compte parmi les Français les plus titrés aux Jeux Olympiques. Il est le premier tricolore à avoir remporté 3 médailles d'or en 3 Jeux différents (Sydney 2000, Athènes 2004 et Londres 2012) en canoë slalom. Mais la légende de ce sport est l'Allemande Birgit Fischer, 8 fois championne olympique en kayak sprint en ligne entre 1980 et 2004, et seule athlète féminine de l'histoire à avoir remporté une médaille d'or sur 6 Jeux différents. Elle s'adjugea également 27 titres mondiaux entre 1979 et 1998.

 

Aux Jeux de Paris 2024 – sprint :

10 épreuves de sprint seront disputées du 6 au 10 août : 4 en canoë - C1 (simples hommes et femmes sur 1000 m et 200 m) et C2 (doubles hommes et femmes sur 500 m) - et 6 en kayak - K1 (simple hommes et femmes sur 1000 m et 500 m), K2 (doubles hommes et femmes sur 500 m), et K4 (quatre hommes et femmes sur 500 m).

Aux Jeux de Paris 2024 – slalom :

Les compétitions de slalom homme et femmes auront lieu du 27 juillet au 5 août sur le stade d’eau vive, tant en canoë qu'en kayak. Il s'agit d'une course chronométrée individuelle sur un parcours comportant de 18 à 25 portes à franchir : les vertes dans le sens du courant, les rouges à contre-courant. Toucher une porte ajoute une pénalité de deux secondes à la course et manquer une porte entraîne une pénalité de 50 secondes, ce qui annihile toute chance de l’athlète d’obtenir un bon résultat.

Aux Jeux de Paris, un nouveau format de compétition de slalom fera ses débuts : le kayak cross (hommes et femmes). À l’instar du ski cross, 4 athlètes au coude à coude basculent d’une rampe de départ et descendent la rivière suivant un parcours délimité par 10 portes (vertes ou rouges) et un obstacle nécessitant une manœuvre d'esquimautage (un renversement sous l'eau). Les deux premiers athlètes qui franchissent la ligne d’arrivée sans manquer une porte se qualifient pour la phase suivante, jusqu'à la finale.

Inscrit sur une distance de 1 000 mètres depuis les Jeux Paralympiques à Pékin, en 2008, le para aviron se dispute désormais sur 2 000 mètres depuis les Jeux de Tokyo. Particularité : 3 des 5 courses au programme sont des épreuves mixtes : 2 en deux de couple (PR2 et PR3) et 1 en quatre barré (PR3).

Le matériel est adapté au degré de handicap des athlètes. Pour les rameurs n’utilisant pas leurs jambes, les bateaux sont aménagés avec un siège fixe et disposent de flotteurs pour maintenir l’équilibre de l’embarcation. Ce sera le cas des épreuves de skiff hommes et femmes (PR1), disputées à la seule force des bras.

Aux Jeux de Paris 2024 : les épreuves se dérouleront du 30 août au 1er septembre.

5 épreuves :

  • Skiff PR1, M1X (hommes), W1x (femmes)
  • Deux de couple PR2 Mix2x (mixte)
  • Deux de couple PR3 Mix2x (mixte)
  • Quatre de pointe avec barreur PR3 Mix4+ (mixte)

3 catégories de handicap :

  • PR1 : réservé aux rameurs ne pouvant pas utiliser leurs jambes et leur tronc, ils sont seuls dans leur embarcation et utilisent deux rames.
  • PR2 : équipage de deux rameurs (un homme, une femme), chacun ayant deux rames
  • PR3 : équipage composé de quatre rameurs et rameuses (deux femmes et deux hommes), et d’un barreur, chaque rameur ramant avec une seule rame, côté droit ou gauche.

La discipline est seulement présente en épreuves de sprint aux Jeux paralympiques. Il s'agit de 200 mètres d’effort intense en monoplace dans deux types d’embarcations : le kayak à pagaie double (depuis les Jeux de Rio en 2016) et le Va’a à pagaie simple (depuis Tokyo 2020).

Le Va'a est un canoë à balancier traditionnellement utilisé en Océanie dont le nom veut dire « petit bateau » en polynésien. L’athlète ne pagaie que d’un seul côté du bateau : il crée son propre appui sur l’eau et transfère l’énergie au bateau par l’intermédiaire de son corps. Une technique spécifique est donc nécessaire pour garantir une progression en ligne droite.

Aux Jeux de Paris 2024 : les épreuves de para canoë se dérouleront du 6 au 8 septembre.

9 épreuves : le programme du para canoë regroupe 6 épreuves en kayak (KL1, KL2, KL3 femmes et hommes) et 3 en Va’a (VL2 femme ; VL2 et VL3 homme).

3 catégories de handicap :

  • KL1 : pour les athlètes qui propulsent leur embarcation à l’aide de leurs bras uniquement (avec une fonction du tronc nulle ou très limitée et aucune fonction des jambes).  
  • KL2-VL2 : pour les athlètes qui propulsent leur bateau avec leurs bras et leur tronc (avec une fonction partielle des jambes et du tronc). 
  • KL3-VL3 : pour les athlètes qui ont une fonction complète des bras et du tronc et une fonction partielle des jambes.

Les sélectionnés olympiques

3 quotas ont été décrochés aux Mondiaux de Belgrade (Serbie) en septembre 2023 :

  • quatre sans barreur hommes
  • deux de couple hommes
  • double femmes

Les derniers quotas à décrocher interviendront lors des régates continentales de qualification en avril 2024 à Szeged (Hongrie) ou de la régate finale de qualification en mai 2024 à Lucerne (Suisse).

Après l'étape finale de coupe du monde disputée à Vaires-sur-Marne au mois d'octobre, 4 athlètes ont été proposés à la sélection olympique par la Fédération française de canoë-kayak :

  • C1 femmes : Marjorie Delassus
  • C1 hommes : Nicolas Gestin
  • K1 femmes : Camille Prigent
  • K1 hommes : Titouan Castryck.

Ces 4 bateaux pourront s'aligner sur le cross en plus du slalom, à moins qu'un kayakiste glane un ticket olympique supplémentaire (trois seront en jeu chez les hommes comme chez les femmes) lors d'une épreuve qualificative de cross en juin prochain à Prague, et soit préféré pour cette discipline particulière à l'un des slalomeurs qualifiés en individuel.

5 épreuves différentes (1 bateau maximum par sexe et par pays).

La France bénéficie de 4 quotas (2 pour les femmes, 2 pour les hommes). Il est encore possible de récupérer 6 quotas (3 pour les femmes, 3 pour les hommes).

Quotas décrochés par la France aux Mondiaux 2023 :

  • K2 500 m femmes
  • C2 500 m hommes

Quelques mots de Tony Estanguet, président du COJOP Paris 2024

Je pense que les Français ont des vraies chances de médailles. C'est aussi un avantage de pouvoir s'entraîner au quotidien ici sur le bassin sur la dernière année. Il va y avoir aussi un déclic chez les athlètes français qui vont pouvoir se préparer pour les Jeux, puisque beaucoup étaient dans la qualif pour les Jeux, car dans la tête d'un athlète, il y a un avant et un après qualification : une fois qu'on a sa qualif, on peut vraiment se concentrer sur le résultat aux Jeux. J'en ai fait l'expérience avant mes premiers Jeux. C'est vraiment psychologiquement une étape très difficile.

J'ai trouvé le parcours très dur, avec un tracé qui exploite bien toutes les difficultés. Le bassin est bien stabilisé, à la fois physique et exigent mais plutôt équitable, avec des zones où le courant est peu rapide et où il faut relancer le bateau, et des pièges très techniques avec des vagues et des rouleaux assez puissants. Du départ jusqu'à l'arrivée, il y a plein d'endroits où les athlètes peuvent sortir de la route, ou faire la différence. En tant qu'organisateur, c'est parfait car il va y avoir du suspense jusqu'au bout et la course va être très relevée. Si je prenais le départ aujourd'hui, je n'irais pas très loin !

C'est un site qui n'a pas été construit pour Paris 2024 puisque son aménagement a commencé avant même que l'on soit candidat. La vocation de ce bassin est d'abord de répondre à une demande locale de pratique de sports d'eau vive, qui se pratique à tous les âges, à tous les niveaux, en scolaire, en loisirs. L'avantage des bassins artificiels est qu'on peut très facilement en changer la configuration pour donner un accès très populaire à cette activité. Il y a plusieurs embarcations qui vont du très stable au moins stable pour avoir tous les types de sensations. Évidemment, nous l'utilisons très temporairement pour les Jeux, mais il a été conçu d'abord pour permettre à un public nombreux de découvrir cette activité.

On a beaucoup innové sur Paris 2024 puisqu'il y aura 2 cérémonies d'ouverture dans la ville, des compétitions de surf à Tahiti, d'équitation à Versailles, des épreuves au pied de la tour Eiffel, aux Invalides, sur la place de la Concorde... On s'est autorisé à utiliser un patrimoine qui fait rêver, qui est fabuleux, pour y organiser les plus grandes compétitions sportives. 
C'est un défi en termes d'organisation, mais la France à des talents incroyables, et je sais qu'on sera au rendez-vous !